La Magie
Un Don des Dieux
Comme le raconte si bien la Légende, les Dieux Jumeaux dans Leur infinie miséricorde, accordèrent le pouvoir de manipuler les forces de la Magie aux humains.
Toutefois, pour une raison inconnue, ils décidèrent de ne pas faire ce cadeau à tous. Peut-être estimèrent-Ils dans Leur louable sagesse qu’un pouvoir – aussi grand soit-il – n’en est plus un si tout le monde le possède ? Nul ne le sut jamais. Toujours est-il que dans un souci d’équité, les Dieux décidèrent que ce que les Impériaux appellent le Don se manifesterait de manière aléatoire chez les enfants dès leur plus jeune âge.
Ceux-là, et nuls autres, seraient en mesure de contrôler les forces des quatre éléments à leur guise, mais toujours avec le devoir sacré de faire perdurer la grandeur de l’Empire. Tel serait le prix de la Magie.
La Confrérie
La Confrérie des Mages et Magiciennes est la seule institution aussi vieille que l’Empire lui-même, fondée par les Dieux en personne après avoir fait don de la Magie aux humains.
Une aura de mystère a toujours entouré les Confrères et Consœurs, à la fois enviés, adulés et redoutés par le restant de la population. La Magie leur offre un pouvoir hors de portée de tous, jusqu’à être capable de ralentir leur vieillissement, et leur rôle de protecteur de la paix dans l’Empire leur donne un champ d’action inégalé. Un Mage peut exiger de réquisitionner à peu près n’importe quoi pour mener sa mission à bien, et rivalise d’autorité avec les maisons les plus influentes.
Toutefois, de tels pouvoirs viennent avec leur lot de responsabilités, et un Mage ne peut prétendre à toute propriété foncière ou matérielle. Tout ce que peut avoir en main un Mage appartient à la Confrérie, jusqu’au manteau coloré si symbolique qu’il porte en permanence pour attester de son statut. Lorsqu’un enfant ayant le Don devient Mage, il renonce à tout droit de succession et tout titre, et à sa mort le peu de biens qu’il a pu accumuler durant sa longue vie revient à la Confrérie. D’autre part, le Mage doit renoncer à toute descendance ; les raisons derrière cet interdit sont obscures et millénaires, mais force est de constater qu’il a toujours été respecté.
Le quartier général de la Confrérie se trouve à l’extrême orient de l’Empire, engoncé au centre des Monts du Milieu, protégé par une ceinture de rocs blancs formant une muraille infranchissable. Au milieu de ce jardin inaccessible se dresse fièrement la Tour Dorbéyaël, du nom de la première Magicienne, également appelée Tour d’Argent du fait de son aspect chromé irréel. La Tour est si haute et effilée que son sommet se perd dans les nuages, et certains aiment à penser que l’une des deux lunes d’Ilburia est juchée à son sommet.
Les artefacts
Certains Mages laissent derrière eux des objets surnaturels, permettant à n’importe qui de suffisamment déterminé d’accomplir des prouesses. Leurs motivations sont diverses et variées : quête de pouvoir personnel, rétribution à une maison valeureuse, désir de laisser quelque chose à la postérité, etc.
Légalement, n’importe qui a le droit de posséder un artefact, mais les objets les plus dangereux seront à coup sûr échangés contre dédommagement – ou simplement confisqués – par la Confrérie.
Créer un artefact n’est assurément pas une bagatelle, et certains affirment que le pratiquant des arcanes doit sacrifier une partie de son âme et de ses pouvoirs afin de les insuffler dans un réceptacle inerte. D’aucuns affirment avoir déjà entendu murmurer une épée de la voix de son créateur, mort plusieurs décennies auparavant…
Ces objets infusés de Magie sont par essence extrêmement rares et convoités, et la Confrérie évite qu’ils ne tombent entre de mauvaises mains. Certains sont confiés à des maisons de confiance, et se transmettent de génération en génération. D’autres ont tout simplement été perdus au fil du temps, et redécouverts des siècles plus tard.
Les artefacts les plus destructeurs sont gardés jalousement dans l’armurerie de Tour d’Argent, où ils prennent le plus souvent la poussière, mais peuvent être confiés à des Mages pour une mission spécifique. Certains attendent là depuis plusieurs millénaires, et leurs pouvoirs ont été oubliés depuis longtemps, le simple fait qu’ils soient enfermés ici attestant de leur dangerosité potentielle.
Les parias
Lorsqu’un enfant de l’Empire a le Don, ses parents s’en rendent en général rapidement compte et le confient – ou s’en débarrassent – à la garde de la Confrérie. Des tests de « dépistage » sont également organisés dans les grandes villes. Toutefois, il arrive que des enfants passent entre les mailles du filet ; des enfants qui grandissent et deviennent une menace…
En effet, si les Mages ont suivi une éducation rigoureuse et empreinte de droiture, basée sur les préceptes nobles tels que la protection de son prochain et la résolution pacifique de conflits, il n’en est pas de même pour ces sorciers indépendants. Obligés de se cacher aux yeux de tous, la plupart usent de leurs sortilèges pour tromper les autres personnes et vivent de rapines ou d’escroqueries. Les plus avides de pouvoir, ayant réussi à mettre la main sur un grimoire, se font même assassins. Lorsque la Confrérie découvre un tel paria, elle évalue rapidement si un revirement en direction du droit chemin est possible. Si ce n’est pas le cas, la décision est sans appel et le sorcier est traqué sans relâche jusqu’à son exécution. Bien que très rare, une telle chasse à l’homme laisse malheureusement de terribles destructions dans son sillage.